Blogue invités Reconnaître la contribution du personnel du secteur sans but lucratif qui œuvre en première ligne : l’Assemblée législative de l’Ontario va de l’avant avec l’instauration d’une semaine de reconnaissance Bhayana Family Foundation Jan 17, 2022 10 min read Nouvelles et perspectives Blogue invités Reconnaître la contribution du personnel du secteur sans but lucratif qui œuvre en première ligne : l’Assemblée législative de l’Ontario va de l’avant avec l’instauration d’une semaine de reconnaissance Par Raksha M. Bhayana et Michele Fisher, respectivement PDG et conseillère en communication de la Bhayana Family Foundation « Donner de la visibilité aux artisans invisibles qui font notre tissu social. » Ici, au Canada, nous avons la chance d’avoir le deuxième plus important secteur sans but lucratif au monde. Deux millions et demi de personnes travaillent dans les organismes sans but lucratif et les organismes de bienfaisance de notre pays1. Ensemble, elles accomplissent un travail extraordinaire : elles prennent soin de certains de nos citoyens les plus vulnérables, font participer des jeunes à des activités artistiques et sportives, elles tissent des communautés fières et solidaires et font bien plus encore. À la Bhayana Family Foundation, dans le cadre de notre programme de distinctions mené en collaboration avec United Way/Centraide, nous avons le privilège d’honorer des travailleurs de première ligne exceptionnellement impliqués, et ce, partout au Canada. Regardez autour de vous et posez-vous des questions. Dans combien de structures professionnelles verriez-vous un travailleur saisonnier à temps partiel louer, de sa propre initiative, une limousine rose pour emmener des diplômés du secondaire handicapés à leur bal de finissants ? Ou une personne qui a survécu à la violence conjugale et qui, au travers de la cuisine, procure force, fierté et autonomie à de nouveaux arrivants dont la vie a été ébranlée par la violence ? Ou une jeune femme qui trouve des logements pour des hommes récemment incarcérés et qui ainsi aide à prévenir la récidive ? Et c’est là que vous constaterez l’existence d’un réel paradoxe. À l’inverse de ce qui existe dans presque tous les autres cadres professionnels, dans notre secteur, la reconnaissance du travail et l’appréciation et du mérite des personnes qui y exercent sont presque inexistantes. Alors que, à juste titre, nous nous répandons en remerciements envers les acteurs les plus visibles des premières lignes tels que les travailleurs de la santé, les personnels des organismes sans but lucratif restent des héros de l’ombre, des champions invisibles, qui travaillent sans relâche sous le radar de la société. Honorer nos héros de l’ombre : une démarche qui doit aller de soi Dans le secteur à but lucratif, les programmes formels de reconnaissance des employés sont institutionnalisés. Et avec raison. La reconnaissance (ou l’appréciation) est l’un des outils les plus puissants pour motiver les employés. En fait, le manque de reconnaissance est la principale raison pour laquelle les employés canadiens peuvent être insatisfaits au travail — devant les mauvais chefs, les bas salaires et même les cultures de travail toxiques. À l’inverse, selon un sondage mené auprès de 12 000 travailleurs nord-américains, la source de satisfaction au travail la plus citée était le désir de se sentir apprécié et le sentiment d’accomplissement. Alors que la plupart des organisations à but non lucratif font de leur mieux à l’interne pour souligner la contribution de chacun, force est de constater que leurs ressources pour le faire sont plus limitées, surtout pendant cette période de pandémie. Il est temps de faire quelque chose à un niveau plus élevé et plus visible du grand public. L’Assemblée législative de l’Ontario a fait un pas de géant en ce sens avec l’adoption unanime par tous les partis du projet de loi 9 — une loi proclamant une semaine de reconnaissance du secteur sans but lucratif. La première édition de cette semaine de reconnaissance aura lieu du 14 au 20 février 2022. La députée provinciale Daisy Wai a été l’ardente défenseure de l’instauration de cette loi en Ontario. Elle a travaillé sans relâche pour assurer l’adoption unanime du projet de loi parce que, selon ses mots : « Une semaine de reconnaissance des organismes sans but lucratif donnera aux Ontariens l’opportunité tout au long d’une semaine d’exprimer leur gratitude et leurs encouragements aux travailleurs des organismes sans but lucratif qui jouent un rôle essentiel dans la construction de nos communautés. » United Way/Centraide du Greater Toronto et l’Ontario Nonprofit Network (Réseau des organismes sans but lucratif de l’Ontario) ont été des partenaires de longue date de la Bhayana Family Foundation en vue de l’adoption de ce projet de loi. Combler le fossé de reconnaissance Quelques faits sur le secteur à but non lucratif que peu de gens connaissent : Dans le secteur sans but lucratif, la majorité des travailleurs de première ligne a fait des études universitaires et collégiales. En fait, ces personnes ont un niveau d’études supérieur à celui du reste de la population active.Au Canada, le secteur représente 11 % de la population active et 8,7 % du PIB du pays, soit plus que l’automobile, le commerce de détail ou l’industrie manufacturière.Pour les Canadiens, les organismes sans but lucratif sont parmi les institutions les plus dignes de confiance.Pourtant, malgré tout cela, les employés de première ligne du secteur sans but lucratif font toujours partie des membres les moins bien payés et les plus sous-valorisés de notre société. Les organismes de bienfaisance et à but non lucratif ont contribué à bâtir et à façonner le Canada tel que nous le connaissons. Pour mettre les choses en contexte, le secteur sans but lucratif de l’Ontario est le plus important au Canada. C’est un moteur économique de 50 milliards de dollars qui emploie collectivement un million de personnes et mobilise 5,2 millions de bénévoles. Partout au Canada, les organismes axés sur une mission et leur personnel offrent une gamme de services et de programmes essentiels qui touchent tous les aspects de la société : la justice sociale, la santé mentale, la sécurité, les droits de la personne, l’environnement, la santé, les sports, la foi, les arts, la culture et plus encore. La contribution sociale du secteur est incommensurable ; et pourtant le « monde extérieur » n’a pas idée du travail accompli. Le secteur et ses professionnels engagés sont négligés, sous-valorisés et, en un mot, invisibles, cloitrés dans l’ombre. La Bhayana Family Foundation cherche à combler cette carence de reconnaissance, ce fossé d’appréciation. Depuis 2007, en partenariat avec les bureaux United Way/Centraide des grandes villes du pays, nous soulignons les réalisations hors du commun et l’excellence du personnel par le biais de remises de prix. Les prix BFF récompensent les accomplissements significatifs dans des catégories aussi diverses que le leadership, l’innovation, le dévouement, la réussite de l’équipe, les partenariats stratégiques et le développement communautaire. Pendant la pandémie, nous nous sommes concentrés sur l’attribution de prix à des programmes novateurs qui répondent aux besoins des populations. Au cours des 15 dernières années, nous sommes fiers et honorés d’avoir remis des prix à plus de 1150 personnes au sein de 340 organisations différentes. La reconnaissance : un moteur pour la créativité et la motivation Les cérémonies de remise des prix BFF sont affectueusement surnommées les « Oscars » du secteur sans but lucratif. Même si la COVID nous a forcés à honorer nos lauréats en ligne au cours des deux dernières années, nos cérémonies continuent d’attirer des conférenciers de haut niveau et de recueillir une excellente couverture médiatique, le soutien des politiciens et des dirigeants locaux, et des éloges unanimes. Nos recherches montrent que les distinctions ont un impact positif non seulement sur les personnes qui reçoivent les prix, mais aussi sur leurs équipes, sur l’organisme dans son ensemble et sur sa place dans la communauté. Pour les lauréats, cette reconnaissance publique par leurs pairs et par d’autres organismes du monde social constitue un événement marquant et précieux de leur vie. Marquer l’histoire grâce à la reconnaissance publique La quête de reconnaissance publique pour le secteur à but non lucratif s’est développée d’une manière originale. Il y a quelques années, on nous a demandé de faire une présentation au Comité sénatorial sur le secteur de la bienfaisance à Ottawa. La perspective d’une Journée nationale de reconnaissance y a alors été esquissée pour la première fois. L’avis du Comité fut : « Commencez au niveau provincial. » En 2019, la Nouvelle-Écosse est entrée dans l’histoire en devenant la première province au Canada à proclamer une journée de reconnaissance pour le secteur sans but lucratif. En partenariat avec la Bhayana Family Foundation, United Way/Centraide Halifax et le Community Sector Council of Nova Scotia, (Conseil du secteur communautaire de Nouvelle-Écosse), le gouvernement a organisé une cérémonie virtuelle de lever des couleurs et de remise de prix. Le premier ministre y est intervenu et l’ancien lieutenant-gouverneur de la Nouvelle-Écosse en était le maître de cérémonie. En février 2022, l’Ontario deviendra la première province à accueillir une semaine de reconnaissance du secteur sans but lucratif. Grâce au projet de loi 9, durant chaque troisième semaine de février on célébrera désormais dans toute la province le personnel des organismes sans but lucratif. Nous travaillons avec d’autres provinces pour créer leurs propres célébrations publiques. Notre objectif ultime est l’instauration d’une semaine nationale de reconnaissance. Porté à une telle échelle, l’événement reflètera vraiment l’immense impact de ce secteur trop méconnu. Montrons aux travailleurs du secteur sans but lucratif qu’ils comptent vraiment et ce … nationalement Pourquoi la reconnaissance publique est-elle importante ? Elle s’appuie sur le pouvoir de la visibilité publique pour célébrer le succès.Elle inspire et motive les autres acteurs.Elle offre aux personnes les plus performantes un forum pour partager les meilleures pratiques. Le personnel de première ligne de nos organismes sans but lucratif est motivé par sa mission ; et ceci 7 jours sur 7, 24 heures sur 24. Ce personnel, ce sont des gens pour qui une description de poste n’est qu’un point de départ. Ils sont toujours là pour nous : ils et elles sont disponibles, volontaires, capables et donnent toujours leur 110 % pour fournir un effort supplémentaire. Nos vies seraient inconcevables sans leur apport si essentiel et pourtant si discret. Une reconnaissance au niveau national est non seulement pertinente, mais également impérative pour ce groupe de personnes qui non seulement transforment des vies, mais aussi unissent nos communautés d’un océan à l’autre. Elles forment une armature fiable invisible sur laquelle notre société s’appuie avec confiance. Partager cet article Facebook Twitter LinkedIn Email
À la mémoire de Murray Sinclair et de son apport aux fondations philanthropiques au Canada Nouvelles de FPC 3 min read
La conférence Together 25 Ensemble : le plaisir et la satisfaction d’apprendre ensemble Nouvelles de FPC 5 min read
Investir dans le bien social : un aperçu des investissements liés à un programme Blogue invités 7 min read