Nouvelles de FPC La philanthropie demeure essentielle à la résilience de la société civile. Jean-Marc Mangin Nouvelles de FPC 4 mins read 6 Fév 2025 Nouvelles et perspectives Nouvelles de FPC La philanthropie demeure essentielle à la résilience de la société civile. Le texte ci-dessous fait suite à un billet récemment publié dans La Presse, intitulé « Les fondations privées de charité : les contribuables en sortent-ils gagnants ? ». Au Canada, les fondations consacrent chaque année plus de 10 milliards de dollars à des initiatives de bienfaisance, ce qui, de 2018 à 2021, représente une augmentation de 23 % pour les fondations publiques et de 72 % pour les fondations privées. À l’instar du reste de l’économie, les fondations ont connu une croissance au cours des deux dernières décennies. Entre 2008 et 2021, les actifs des fondations sont passés d’environ 35 milliards de dollars à 135 milliards de dollars. Certains voient cela d’un mauvais œil. Cette croissance représente pourtant un élément critique pour l’écosystème d’une société civile, dynamique et pluraliste. Les fondations sont essentiellement constituées d’actifs financiers reçus sous forme de dons d’individus. Au lieu de conserver ces actifs pour eux-mêmes, ils en font don à une fondation. Ces donateurs bénéficient alors d’un avantage fiscal qui leur permet de payer moins d’impôts. Soyons clairs : cet avantage n’a rien à voir avec l’évasion fiscale ou la thésaurisation de la richesse personnelle. Cet avantage fiscal ne permet pas aux donateurs de gagner ou de cacher de l’argent. Il s’agit plutôt d’une incitation à donner pour soutenir des actions caritatives. Le cadre réglementaire exige que les objectifs et les activités des fondations doivent apporter un bénéfice mesurable au bien commun. Lorsqu’un don est fait à un fonds de dotation d’une fondation, l’impact financier sur la société est multiplié d’une manière qui n’aurait jamais été possible sans ce don. Les fondations investissent leurs actifs dans l’économie. Un nombre croissant de fondations alloue aussi une partie de leurs actifs dans des investissements qui ont un impact positif sur l’environnement et les enjeux sociaux. Les revenus de ces investissements doivent être utilisés pour soutenir des activités caritatives – cela doit représenter au moins 5 % chaque année pour les actifs de plus de 1 million de dollars. Certaines fondations allouent beaucoup plus. Donc, dans un délai maximal de 20 ans, la valeur du don aura été utilisée pour des causes caritatives. De plus, les actifs dotés peuvent alors continuer à produire des rendements pour faire des dons sur une plus longue durée et souvent sur des enjeux qui requièrent un engagement sur le long terme (crise climatique; réconciliation avec les peuples autochtones; logement social). C’est la société entière qui en sort gagnante avec ses dons cumulatifs. Bien sûr, la philanthropie est une entreprise humaine et n’est pas parfaite. Notre organisation, Fondations Philanthropiques Canada, accompagne les fondations dans l’amélioration de leur gouvernance et de leurs opérations, conformément aux données probantes et, dans un esprit d’ouverture et de collaboration, et dans leur contribution au bien commun. Il est d’important de rappeler que la philanthropie ne peut –et ne doit pas – remplacer l’état. Cependant elle peut, en appuyant ses partenaires communautaires et en dialogue avec les différents paliers de gouvernement aider à explorer des nouvelles pistes de solutions à des enjeux complexes. Voici quelques exemples. La Fondation Beati soutient les leaders de l’impact social au Québec pour qu’ils conçoivent des solutions sociales alternatives qui remettent en cause le statu quo. La Fondation Dufresne & Gauthier et son travail de soutien à long terme à un large éventail de partenaires communautaires à travers le Québec aider nos enfants les plus vulnérables. La Fondation Trottier a appuyé la ville de Montréal à développer son plan climat et a créé un fonds climat pour le Grand Montréal. Récemment, neuf fondations et familles -dont la Fondation Trottier- se sont engagés à déployer plus de $400 millions de dollars pour tripler le financement philanthropique annuel pour contrer la crise climatique. Il faut éviter de tomber dans un populisme facile et cynique qui voit la philanthropie comme simplement un paradis fiscal au bénéfice des plus riches d’entre nous. Dans un monde aux prises à des défis existentiels qui fragilisent notre démocratie, notre vivre-ensemble et nos écosystèmes, la philanthropie institutionnelle des fondations contribue à renforcer le tissu social et à imaginer et se rapprocher un peu d’une société plus juste, équitable et durable. Pour ce faire, nous avons besoin -plus que jamais- d’une culture généreuse de don et de solidarité pour affronter les vents contraires. Share This Article Facebook Twitter LinkedIn Email
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