Entrevues Une vision pour l’avenir : Justin Wiebe, Fondation Mastercard Justin Wiebe Mar 22, 2022 7 min read Nouvelles et perspectives Entrevues Une vision pour l’avenir : Justin Wiebe, Fondation Mastercard Justin Wiebe Alors que le monde qui nous entoure change, le secteur social à but non lucratif et de la bienfaisance évolue et s’adapte. La philanthropie doit faire de même. Notre secteur constitue une facette fondamentale de la société civile et nous renouveler est une priorité. Le statu quo n’est pas une option. Les inégalités sont omniprésentes dans nos communautés, et il y a des défis mondiaux qui nous imposent d’intensifier notre action si nous voulons les relever. Dans sa nouvelle série de publications, « Une vision pour l’avenir », FPC a demandé à des dirigeants d’organismes sans but lucratif de partager leurs perceptions de la situation actuelle de notre secteur, de son rôle et de la direction qui doit être prise pour son futur. Nous partagerons régulièrement de nouvelles contributions, à la fois sous forme de billets de blogue et de balados, tout au long du printemps 2022. Quelles sont les trois choses qui vous motivent aujourd’hui dans le secteur de la bienfaisance et le secteur des organismes à but non lucratif? En tant que personne autochtone œuvrant dans le domaine de la philanthropie, j’ai la responsabilité de modifier notre façon de faire et de donner du pouvoir et des ressources aux communautés qui continuent d’être exclues. Ce qui me motive dans mon travail, c’est : la justice;la collectivité;le changement. Quels sont les trois éléments qui doivent évoluer pour créer une communauté philanthropique plus durable pour tous les habitants du Canada? Les relations réciproques. La communauté philanthropique doit être un véritable partenaire des communautés, des personnes et des organismes qu’elle soutient. Cela commence par la reconnaissance du déséquilibre inhérent entre le bailleur de fonds et la communauté, et par un engagement délibéré en faveur de relations significatives et respectueuses.La confiance. Le langage de la confiance et de la philanthropie fondée sur la confiance est de plus en plus courant dans notre secteur, mais nous avons encore beaucoup de chemin à faire pour passer de la parole aux actes. La communauté philanthropique doit vraiment faire confiance à ses partenaires; nous devons reconnaître leur sagesse et leur expertise pour résoudre des problèmes complexes et répondre à leurs besoins. La communauté philanthropique doit réfléchir sérieusement à ses politiques et pratiques en adoptant la confiance, l’émergence et la suppression des fardeaux dans la poursuite de l’équité, de la justice et du changement.L’abondance. Nous devons ensemble passer d’une mentalité de pauvreté à une mentalité d’abondance. Pour la communauté philanthropique, nous devrions utiliser 100 % de nos actifs au service du bien public. Aller au-delà du contingent des versements, aligner nos placements sur les résultats et accorder des subventions souples et sans restriction, quel que soit le statut de l’organisme de bienfaisance. Donner en abondance, c’est aussi mettre son temps, ses connaissances et ses réseaux à la disposition de tous. Qu’est-ce qui vous donne de l’espoir alors que nous continuons notre lutte contre la COVID-19? Au sein de ma propre communauté et de l’ensemble de la communauté autochtone, je constate que notre peuple continue de prendre soin des autres. Malgré la pandémie et l’injustice constante, les Autochtones continuent de faire preuve de générosité. Le concept d’aide mutuelle a été privilégié pendant la pandémie, mais pour beaucoup d’entre nous, se soutenir mutuellement est tout à fait normal. C’est ce que nous avons toujours fait. Si vous pouviez changer une chose dans le secteur des organismes à but non lucratif, ce serait quoi? Qu’est-ce qui ne changerait pas? S’il y a une chose que je ne changerais pas, ce serait les gens. Il y a tellement de personnes talentueuses et brillantes qui œuvrent dans le secteur et qui souhaitent que la justice et le changement soient au rendez-vous. Bien qu’ils soient surchargés de travail et sous-payés, ils continuent à défendre les personnes et les communautés qu’ils servent tous les jours. Si je pouvais changer quelque chose, ce serait de veiller à ce que les personnes et les organismes de notre secteur soient valorisés, soutenus et disposent de ressources abondantes. Quelle est l’importance des fondations pour le bien-être des Canadiens? Il y a beaucoup d’exemples de philanthropie qui montrent des façons positives de s’investir dans des activités essentielles. Il existe également des exemples qui illustrent la façon dont la philanthropie peut être exploitée, improductive et même nuisible. Contribuer au bien-être des gens et des communautés au Canada et ailleurs exige une profonde réflexion sur les origines de la richesse, la perpétuité et l’incidence; une plus grande transparence et une plus grande responsabilité envers le public ainsi que le transfert du pouvoir et de la prise de décision à ceux qui sont souvent exclus. La philanthropie plus efficace lorsqu’elle prend des risques et se voue au changement. Je pense que cela est non seulement possible, mais essentiel pour que les fondations conservent un certain niveau de légitimité. Quelles sont les enjeux les plus urgents auxquelles le gouvernement doit porter attention à l’heure actuelle en ce qui concerne le secteur philanthropique? Quelles sont les réformes réglementaires les plus importantes que le gouvernement pourrait mettre en place dès maintenant afin d’avoir une incidence majeure sur le secteur philanthropique? La levée des restrictions restrictives, coloniales et improductives imposées aux organismes de bienfaisance en matière de « direction et contrôle » et de statut de donataire reconnu est essentielle si notre objectif est de maximiser l’incidence pour le bien public. La communauté philanthropique doit être encouragée et être en mesure de financer des opérations essentielles, quel que soit le statut de l’organisme de bienfaisance, et de le faire en abondance et avec un minimum de restrictions imposées aux groupes qui manquent déjà de ressources et qui font le travail sur le terrain. Les fondations doivent également aligner 100 % de leurs actifs sur les résultats. Les gouvernements doivent encourager, inciter et même rendre obligatoire les investissements dans les projets d’impact. Enfin, nous avons besoin de meilleures données pour soutenir une plus grande transparence et une plus grande responsabilité envers la communauté. La déclaration T3010 et les autres mécanismes de production de rapports doivent inclure des renseignements sur la composition des conseils d’administration et de la haute direction, où les fonds sont versés et la composition des portefeuilles de placement des fondations. Complétez ces phrases : Le secteur philanthropique de l’avenir devrait être semblable… aux communautés que nous servons, où le savoir autochtone et les approches de la philanthropie sont reconnues et acceptées. Pour que la philanthropie renouvelle son contrat social avec les Canadiens, il faut… une transparence et une responsabilité beaucoup plus grandes envers les communautés les plus souvent exclues, où le pouvoir, les ressources et la prise de décision sont transférés à ces mêmes communautés. Justin Wiebe est partenaire du programme de la Fondation Mastercard au Canada Partager cet article Facebook Twitter LinkedIn Email
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