Blogue invités Reconnaissance de l’impact du superpouvoir secret du Canada : les champions invisibles ! Raksha M. Bhayana Mar 21, 2024 10 min read Nouvelles et perspectives Blogue invités Reconnaissance de l’impact du superpouvoir secret du Canada : les champions invisibles ! Raksha M. Bhayana et Michele Fisher Le Canada dispose d’un superpouvoir secret, à savoir le secteur à but non lucratif et son personnel de première ligne. Ce sont, en effet, les champions invisibles. En tant que fondation caritative, vous savez que les organisations à but non lucratif sont réputées pour faire des choses extraordinaires avec des budgets très limités. L’éventail de leurs activités est gigantesque. Les organisations à but non lucratif aident les personnes vulnérables de nos communautés, celles qui souffrent de la faim, qui sont sans logement, qui vivent avec des dépendances ou qui ont des problèmes de santé mentale – qu’elles soient en situation de crise ou en voie de l’être. Elles offrent aux jeunes de nouvelles perspectives, aident les Néo-Canadiens à s’installer et soutiennent les adultes ayant des besoins particuliers. Elles enrichissent notre culture grâce aux arts et aux festivals et renforcent nos communautés en proposant des programmes sportifs et récréatifs abordables. Elles défendent l’environnement, la justice sociale et bien plus encore. Ces organisations sont partout et font partie de nos vies, réalisant ainsi les rêves de nombreux Canadiens. Comme vous le savez, elles sont même le moteur de notre économie. Selon Imagine Canada, les organismes de bienfaisance et à but non lucratif comptent parmi les dix premiers employeurs, avec 2,4 millions de professionnels et d’employés de première ligne. Le secteur représente 8,3 % de notre PIB, soit plus que les secteurs de l’automobile, de l’exploitation minière, de la vente au détail, des transports, de l’hébergement et de la restauration. Dans un monde qui semble divisé, les sondages continuent de confirmer que quatre Canadiens sur cinq font confiance aux organisations à but non lucratif. Cependant, des signes inquiétants montrent que le secteur que nous aidons à financer a besoin de plus d’amour de notre part. Ces dernières années ont été difficiles pour de nombreuses organisations caritatives et à but non lucratif. Celles-ci se sont démenées pour faire face aux problèmes nationaux persistants et aux conséquences des défis internationaux, tout en étant confrontées aux problèmes de santé mentale et de bien-être de leur personnel, ainsi qu’à la pénurie de talents. Comme le soulignait The Philanthropist Journal : « L’augmentation des coûts et des demandes de services, la polarisation accrue, les événements mondiaux dévastateurs – tous ces facteurs continuent de peser lourdement sur le secteur, son personnel et les personnes qu’il sert. Ajoutez à cela une année record de feux de forêt au Canada et d’autres urgences liées au climat, et vous comprendrez la pression intense qui pèse sur le secteur. Dans l’ensemble, le secteur est confronté à ce que l’on appelle une “polycrise”, c’est-à-dire une confluence de crises mondiales aux effets cumulés, allant des urgences climatiques à l’accessibilité financière, en passant par la crise du logement, le racisme et les systèmes de santé sous pression. » L’Ontario Nonprofit Network, dans son rapport intitulé « 2023 State of the Sector : At a Tipping Point », décrit le secteur comme « étant à bout de souffle ». Bien que la pandémie ait naturellement été une période difficile pour les organisations à but non lucratif, celles-ci ont été appelées à faire plus, mais ont également été financées pour faire plus. En 2022, ces soutiens financiers flexibles pour le secteur ont pris fin. Aujourd’hui, le secteur est confronté à une forte augmentation de la demande de services, des coûts et des dépenses, ainsi qu’à une crise affectant les ressources humaines et les bénévoles. Comme l’indique sombrement le rapport, nous nous dirigeons en territoire inconnu. Cette situation ne se limite pas à l’Ontario ; c’est une histoire que nous entendons dans tout le pays. La situation est particulièrement désastreuse pour les organisations à but non lucratif qui répondent aux besoins fondamentaux de nos communautés. Le directeur général d’une banque alimentaire nous a indiqué que la demande avait augmenté de 35 % en 2023. Le personnel et les bénévoles ont travaillé d’arrache-pied pour solliciter et trier les dons de nourriture, aider les clients et collecter des fonds pour répondre aux besoins. Nous traversons une période périlleuse, non seulement pour les organisations à but non lucratif, mais aussi pour nous tous en tant que philanthropes. « Une époque où la philanthropie fait l’objet d’un examen minutieux et de critiques tandis que les commentateurs font la morale à la fois sur les objectifs que nous devrions poursuivre et sur la manière dont nous pouvons les poursuivre ». Malgré tout cela, il y a eu d’incroyables réussites. L’innovation et l’ingéniosité n’ont jamais été aussi grandes. De nouveaux partenariats intersectoriels sont créés pour servir les communautés de manière plus efficace et plus efficiente, tout en économisant des ressources précieuses. Les organisations fusionnent leurs arrière-guichets et leurs fonctions administratives. Les offres numériques enrichies atteignent de nouveaux segments de la population. De même, dans le domaine de la philanthropie, les mégadons sont en augmentation et un nombre croissant de fondations pratiquent une philanthropie fondée sur la confiance, qui met l’accent sur l’octroi de subventions pluriannuelles sans restriction. Tout cela est de bon augure pour l’avenir. La question est toutefois de savoir si nous pouvons faire plus. En tant que fondations, nous poursuivons « un nombre infini d’objectifs, motivés par nos inclinations, nos expériences, nos croyances religieuses, politiques et morales, ou par le sentiment d’être là où les besoins sont les plus grands ». Le personnel de première ligne est le « moteur » qui concrétise nos visions et nos aspirations : ce sont les champions invisibles. La création d’événements ou de programmes de reconnaissance et d’appréciation au sein de nos communautés locales pourrait apporter une valeur ajoutée. Comme le dit David Callahan, « l’une des valeurs ajoutées de la philanthropie consiste à prêter attention à des enjeux qui ne sont pas dans l’esprit des électeurs et des politiciens […] – les fondations […] sont aptes à adopter une approche à long terme lorsqu’il s’agit de rendre le monde meilleur, en regardant au coin de la rue et au delà de l’horizon ». La reconnaissance des travailleurs de première ligne des organisations à but non lucratif est une bonne façon pour les fondations philanthropiques de montrer leur appréciation, leur soutien et leur engagement à l’égard des personnes qui sont directement impliquées dans la réalisation de leur mission. En tant que fondations philanthropiques, nous pouvons jouer un rôle important dans la reconnaissance des travailleurs de première ligne des organisations à but non lucratif, non seulement en apportant un soutien financier, mais aussi en amplifiant leur impact, en renforçant leurs capacités, en plaidant pour leur reconnaissance, en collaborant avec les organisations à but non lucratif et en offrant un soutien à long terme. Comme vous le savez peut-être, les professionnels des organisations à but non lucratif sont souvent très instruits et qualifiés. Malgré cela, ils sont généralement moins bien payés que leurs collègues d’autres secteurs. Ils travaillent de longues heures et s’investissent corps et âme dans leur travail. Ils sont motivés par leur mission et sont les architectes sociaux de nos communautés – les « champions invisibles » de notre société. Pour toutes ces raisons, nous vous invitons, en tant que dirigeants de fondation, à vous joindre à notre plaidoyer en faveur de la création d’une journée de reconnaissance du secteur à but non lucratif au Canada. Actuellement, grâce à notre plaidoyer avec nos partenaires, il existe des journées ou des semaines de reconnaissance en Ontario, en Nouvelle-Écosse et en Colombie-Britannique. Une journée pancanadienne permettrait de consolider ces initiatives et d’offrir une reconnaissance cohérente aux organismes à but non lucratif et à leur personnel dans toutes les provinces. La reconnaissance peut sembler anodine, mais elle est vraiment significative, en particulier pour un groupe de personnes qui en reçoit rarement. Les études montrent qu’elle est très appréciée par les employés et qu’elle a également un effet multiplicateur, contribuant à une pensée innovante et à une résolution créative de problèmes. La reconnaissance des organisations à but non lucratif au niveau national contribuera également à : rehausser le moral et raviver la motivation du personnel des organisations à but non lucratif ; attirer des dirigeants et des membres de la communauté pour qu’ils donnent de leur temps ; créer des modèles, en particulier pour les jeunes intéressés par une carrière dans le domaine du changement social ; aider les organisations à but non lucratif à recruter des talents, car de plus en plus de demandeurs d’emploi considèrent le secteur comme une option attrayante pour leur carrière ; exercer une influence sur les dons en renforçant la confiance des donateurs dans le secteur. La campagne en faveur d’une journée nationale de reconnaissance a pris beaucoup d’ampleur en peu de temps. Les appuis nationaux sont Imagine Canada, les Fondations communautaires du Canada, Centraide, Fondations Philanthropiques Canada, Bénévoles Canada et la Bhayana Family Foundation. L’initiative est soutenue par la Chambre de commerce du Canada, RBC, la Banque TD, Uber, YWCA Canada, le Conseil canadien des œuvres de charité chrétiennes, Canadon/Capacity Canada, la Fondation Telus, la Fondation Inspirit, la Laidlaw Foundation, la Fondation canadienne des femmes et de nombreuses autres organisations et personnalités influentes, y compris des politiciens de premier plan. Il est presque impossible d’imaginer nos communautés sans l’ampleur des programmes proposés par les organisations à but non lucratif. L’héroïsme se manifeste sous de nombreuses formes. Une Journée d’appréciation du secteur à but non lucratif au Canada nous donnera l’occasion de présenter un front uni de gratitude envers nos héros, à l’échelle locale et nationale. Unissons nos efforts pour rendre visibles les champions invisibles. Raksha M. Bhayana est PDG et cofondatrice de la Bhayana Family Foundation, dont la mission vise à combler le déficit de reconnaissance du secteur à but non lucratif. Pour plus d’informations, visitez le sitewww.bhayanafoundation.org. Michele Fisher est la directrice générale de la Dufferin Community Foundation, qui a travaillé avec des partenaires locaux pour sensibiliser le public à la contribution du secteur à but non lucratif. Visitez le site www.dufferincommunityfoundation.ca. Mettez-vous à l’oeuvre! Pour ajouter le soutien de votre fondation à la Journée de reconnaissance du secteur à but non lucratif au Canada, veuillez signer notre pétition. Partager cet article Facebook Twitter LinkedIn Email
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